« Les patients non répondeurs aux AINS et qui envisagent de passer aux opioïdes doivent avoir en tête que le soulagement de la douleur qu’ils auront avec ces opioïdes ne sera probablement pas supérieur à celui qu’ils avaient avec les AINS. Ils leur permettront uniquement d’avoir une dernière alternative avant d’envisager la pose d’une prothèse totale du genou » a déclaré le professeur en chirurgie orthopédique auteur de l’article Comparative pain reduction of oral non-steroidal anti-inflammatory drugs and opioids for knee osteoarthritis: systematic analytic review, de février 2016.
Cette revue de la littérature a été menée sur des études contrôlées randomisées portant sur les AINS et les opioïdes dans l‘arthrose du genou. Il s’agissait d’études publiées entre 1982 et 2015. L’objectif était d’évaluer l’efficacité comparative des AINS et des opioïdes dans la prise en charge de la douleur rencontrée dans l’arthrose du genou. L’efficacité était évaluée par rapport à la réduction de la douleur (en utilisant l’échelle visuelle analogique de l’index WOMAC).
Au total 27 groupes de traitements issus de 17 études ont été inclus. Dans ces groupes de traitements 13 personnes étaient traitées avec des AINS, 11 personnes avec des opioïdes faibles : tramadol et 3 personnes avec des opioïdes forts, plus précisément hydromorphone et oxycodone.
Les résultats ont montré que les 3 classes de médicaments étaient toutes associés à une réduction de la douleur identique (AINS : -18, opioïdes faibles : -18, opioïdes forts : -19). De plus, les résultats de la méta-analyse en réseau n’ont pas révélé de différence significative dans la réduction de la douleur pour les trois classes d’analgésiques. Cette revue de la littérature à permis de conclure que le tramadol, l’hydromorphone et l’oxycodone n’étaient pas plus efficace que les AINS dans la prise en charge de la douleur chez les patients qui souffrent d’arthrose du genou.