Les résultats de l’enquête 2012 :
- des écarts de posologie méthadone sirop-gélule qui diminuent,
- une posologie moyenne du SUBUTEX® qui augmente.
OPPIDUM est un programme d’observation mené en CSAPA, CAARUD et dans des services hospitaliers spécialisés en addictologie. Il est placé sous la responsabilité du centre d’addictovigilance de Marseille et concerne les patients présentant un abus ou une dépendance à une substance psychoactive (sauf tabac et alcool) et/ou consommant un Médicament de Substitution aux Opiacés (MSO) (1).
Différentes informations sont recueillies, telles que les caractéristiques des patients, les substances consommées (médicaments, drogues illicites…) mais aussi le mode d’obtention, les voies d’administration, la souffrance à l’arrêt, l’effet recherché…
Cannabis (76 % des personnes), héroïne (12 %) et médicaments (5 %) étaient les 3 produits les plus consommés. Dans 64 % des cas, l’héroïne était le premier produit ayant entraîné une dépendance.
77 % des patients ont bénéficié d’un protocole de substitution : 2/3 des patients ont reçu de la méthadone, 1/3 de la BHD, 1 % du Suboxone, 2 % d’autres médicaments (SKENAN, DUROGESIC…). Le traitement était obtenu légalement dans la grande majorité des cas (plus de 95% des patients sous protocole de substitution), quel que soit le médicament (méthadone ou BHD).
La voie d’administration était, pour 100 % des patients sous méthadone, la voie orale avec des cas sporadiques (6 patients sur 2 412) d’inhalation ou d’injection.
La BHD était essentiellement détournée par voie nasale (dans environ 10 % des cas) et intraveineuse (environ 8 % des cas). Les indicateurs de détournement étaient plus importants lorsque la BHD étaient prise hors protocole (50 % de patients déclarant une prise par voie nasale, 34 % une prise par voie intraveineuse). La voie intraveineuse était moins souvent utilisée par les patients recevant le générique de BHD.
Les génériques prennent par ailleurs une place de plus en plus importante : 45 % des patients sous BHD en ont bénéficié en 2012 contre 38 % en 2010 et 2011. Pour la méthadone, on note une augmentation de la proportion de patients recevant la forme gélule : elle concerne 36 % des patients sous méthadone en 2012 contre 25 % en 2010 et 31 % en 2011.
Le dispositif permet également le suivi des posologies moyennes de MSO pour les personnes suivies en milieu spécialisé. Avec la publication en octobre 2013 des résultats recueillis sur l’année 2012, différentes évolutions peuvent être notées :
Evolution des posologies moyennes relevées dans les enquêtes OPPIDUM de 2008 à 2012 pour la méthadone (à gauche) et le SUBUTEX et ses génériques (à droite)

- L’écart de posologie entre sirop et gélule de méthadone tend à diminuer. Commercialisée en 2008, la gélule a probablement été prescrite dans un premier temps chez des personnes ayant une posologie relativement faible. Avec un nombre croissant de patients recevant cette forme galénique (selon les données de la firme, il y aurait en 2014 davantage de patients sous gélule que sous sirop), la tendance, qui est à la diminution de l’écart de posologie moyenne entre sirop et gélule, devrait se poursuivre.
- La posologie moyenne de Buprénorphine Haut Dosage (BHD) est à la hausse. Les posologies constatées sont plus importantes pour le princeps (SUBUTEX) que pour ses génériques.
Les résultats concernant SUBOXONE (BHD associée à de la naloxone), n’ont pas été présentés dans le rapport OPPIDUM 2012. Cette absence de résultats pourrait être liée au faible nombre de patients recevant le médicament (2 %). A l’avenir, il serait intéressant d’analyser les posologies moyennes rencontrées avec l’association BHD + naloxone.
Elles pourraient se révéler plus élevées qu’avec la BHD seule (SUBUTEX) comme le laisse penser le retour d’expérience publié par Jérôme Bachelier dans le Flyer 49 et l’article d’Andrew Byrne du Flyer 53.