Une nouvelle combinaison prometteuse dans la prise en soin de la dépendance à la cocaïne.
Selon une dépêche Medscape publiée le 5 décembre 2012, 1,6 millions de personnes aux Etats-Unis feraient usage de cocaïne.
Il n’existe actuellement aucun traitement approuvé par la FDA (Food and Drug Administration) pour la prise en soin de la dépendance à cette substance.
Une étude publiée dans le journal Biological Psychiatry a été menée par une équipe américaine en s’appuyant sur le résultat de recherches antérieures :
- Les psychostimulants, à l’image des amphétamines ou du méthylphénidate, ont montré leur efficacité sur la dysfonction du système de récompense et dans l’amélioration des déficits des fonctions exécutives associés aux troubles addictifs ;
- Les anticonvulsivants tels que le topiramate se sont révélés être des traitements adjuvants efficaces pour la dépendance à l’alcool et à la nicotine.
A partir de ces données, l’équipe américaine du Dr Frances LEVIN a eu l’idée d’évaluer une thérapeutique associant ces deux catégories de molécules dans la prise en soin de la dépendance à la cocaïne.
81 patients ont été suivis à New-York pendant une période de 12 semaines.
Les patients, qui bénéficiaient tous d’interventions comportementales, était randomisés entre un placébo (n = 42) ou un traitement associant sels d’amphétamines à libération prolongée et topiramate (n = 39).
Les sels d’amphétamines était titrés pendant les 2 premières semaines jusqu’à une posologie de 60 mg/j. Le topiramate l’était quant à lui pendant 6 semaines jusqu’à atteindre 150 mg, deux fois par jour.
L’objectif principal de l’étude était d’évaluer la proportion d’usagers abstinents pendant une période de 3 semaines consécutives.
A l’issue des 12 semaines de suivi, les résultats de l’étude ont montré une efficacité significative de l’association amphétamine-topiramate (33.3% d’usagers abstinents pendant au moins 3 semaines) en comparaison au placébo. L’efficacité était par ailleurs plus marquée pour les patients ayant un usage quotidien plus fréquent de cocaïne.
Ces résultats positifs nécessitent cependant d’être confirmés dans le cadre d’une étude à plus large échelle.
En conclusion de la dépêche, les auteurs rappellent que le développement d’un traitement efficace dans la dépendance à la cocaïne, bien peu investit par les firmes pharmaceutiques, représente un enjeu important pour la prise en soin des usagers de substances psychoactives.