La firme AstraZeneca a annoncé mardi dans un communiqué le lancement en France de Moventig (naloxégol), un traitement de deuxième ligne de la constipation induite par les opioïdes.
Le naloxégol, dérivé pégylé de la naloxone, est un antagoniste sélectif des récepteurs opioïdes périphériques administré par voie orale.
Ce traitement de deuxième ligne a été inscrit au remboursement en mai.
Il est remboursé à 15% et coûte 77,32 euros pour 30 comprimés dosés à 12,5 mg ou 25 mg.
Homologué en décembre 2014 dans le traitement de la constipation induite par les antalgiques opioïdes en cas de réponse insuffisante aux laxatifs, Moventig© a reçu une note d’amélioration du service médical rendu (ASMR) de niveau V (inexistante).
Son SMR a été jugé faible. La commission de la transparence (CT) a estimé que le rapport bénéfice/risque du médicament était « modéré sans que l’efficacité sur la qualité de vie n’ait été établie ».
L’efficacité et la tolérance de ce médicament n’ont pas été évaluées chez les patients ayant des douleurs cancéreuses.
La CT a estimé qu’il n’était « pas possible » d’évaluer l’efficacité et la tolérance de Moventig© au-delà de 12 semaines « compte tenu de la méthodologie des études réalisées à plus long terme ».
La population cible -soit les patients ayant une douleur non cancéreuse atteints d’une constipation induite par les opioïdes ne répondant pas de façon adéquate aux laxatifs- est estimée à 178.600 patients.
Lien vers le résumé de l’avis de la commission de transparence
En synthèse :
Service Médical Rendu (SMR) : Faible
- Le service médical rendu par MOVENTIG est faible dans le traitement de la constipation induite par les opioïdes (CIO) chez les patients adultes ayant présenté une réponse inadéquate au(x) laxatif(s).
Amélioration du service médical rendu (ASMR) : V (absence)
- MOVENTIG n’apporte pas d’amélioration du service médical rendu (ASMR V) dans la stratégie thérapeutique de prise en charge des patients adultes atteints de constipation induite par les opioïdes et ayant présenté une réponse inadéquate au(x) laxatif(s).
De son côté, la revue Prescrire n’a pas été tendre, non plus, avec Moventig© :
« N’apporte rien de nouveau
Chez les patients gênés par une constipation liée à la prise d’un médicament opioïde malgré l’utilisation de laxatifs, l’évaluation du naloxégol ne permet pas de savoir s’ils sont réellement soulagés. Le naloxégol a un effet favorable sur le transit, mis au prix de symptômes abdominaux probablement aussi gênants que la constipation. On sait mal dans quelle mesure le naloxégol interfère avec l’effet antalgique du traitement opioïde. Gérer au mieux les mesures d’hygiène et les laxatifs semble préférable plutôt que d’utiliser le naloxégol. »