Plusieurs médicaments sont disponibles pour soulager la douleur associée à la neuropathie diabétique mais des études supplémentaires restent nécessaires pour encore documenter les effets sur la qualité de vie et l’efficacité à long terme notamment, selon une étude américaine, dont les résultats ont fait l’objet d’une dépêche APM
Dans cette étude, financée par l’agence fédérale américaine pour la recherche sur les soins et la qualité (Agency for Healthcare Resarch and Quality, AHRQ), Julie Waldfogel du Johns Hopkins Hospital à Baltimore (Maryland) et ses collègues ont effectué une revue de la littérature pour évaluer les effets des traitements pharmacologiques sur la douleur et la qualité de vie chez les patients atteints de neuropathie diabétique.
Pharmacotherapy for diabetic peripheral neuropathy pain and quality of life: A systematic review. Waldfogel JM1, Nesbit SA2, Dy SM2, Sharma R2, Zhang A2, Wilson LM2, Bennett WL2, Yeh HC2, Chelladurai Y2, Feldman D2, Robinson KA2. Neurology. 2017 May 16;88(20):1958-1967
Ils ont mis à jour une analyse de la littérature de 57 études en l’enrichissant de 24 publications et de 25 études non publiées pour 21 médicaments évalués auprès d’un total de 10.639 patients, la majorité sur 3 mois (jusqu’à 6 mois au maximum).
Globalement, le niveau de preuves des études est de faible à modéré, même pour les molécules possédant une autorisation de mise sur le marché (AMM) dans la neuropathie diabétique, à savoir la duloxétine et la prégabaline (Lyrica*, Pfizer). En outre, pour les molécules efficaces, le taux d’abandon des études dépasse 9%, observent les auteurs.
Concernant la douleur, les antidépresseurs de la classe des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine-noradrénaline (IRSN) duloxétine et venlafaxine sont efficaces avec un niveau de preuve modéré, tandis que ceux appartenant aux tricycliques semblent aussi efficaces mais avec un niveau de preuve faible.
Parmi les anticonvulsivants, la prégabaline et l’oxcarbazépine apparaissent aussi efficaces contre la douleur, avec un niveau de preuve modérée. La gabapentine ne semble pas efficace.
Parmi les opioïdes, le tramadol et le tapentadol semblent soulager la douleur mais avec un niveau faible de preuves tandis que l’oxycodone apparaît sans effet.
Enfin, parmi les autres agents, la toxine botulique semble efficace, avec un faible niveau de preuves, tandis que la capsaïcine topique, le dextrométhorphane ou la mexilétine ne démontrent pas d’effet.
Concernant la qualité de vie, les données étaient insuffisantes pour conclure, ajoutent les chercheurs.
Cette analyse de la littérature suggère que les médicaments homologués dans le traitement de la neuropathie diabétique sont efficaces pour soulager la douleur mais des études à plus long terme sont nécessaires. D’autres médicaments semblent également avoir un effet sur la douleur. Mais tous sont associés à des effets indésirables potentiellement graves, concluent-ils.