Une étude publiée dans le numéro du Lancet du 28 avril alerte sur l’apparition récente du composé 1-benzylpipérazine sur le marché des drogues utilisées de façon festive.
Cette consommation aurait été largement sous-estimée du fait de la difficulté à détecter cette substance dans les tests toxicologiques standard et parce que les signes d’overdose ressemblent à ceux occasionnés par les amphétamines.
Les pipérazines ont été initialement développées pour leur usage vétérinaire dans le traitement des parasites intestinaux.
L’équipe du Dr David M Wood de Londres (Guy’s and St. Thomas’ poisons Unit) rapporte le cas d’une femme de 18 ans qui a perdu conscience dans un night-club et a été hospitalisée aux urgences après une crise prolongée.
Dans les heures qui ont suivi, sept autres patients ont présenté les mêmes symptômes.
La première patiente a présenté les symptômes suivants : agitation, mydriase, tachycardie et hypertension.
Les autres symptômes ont été : nausées-vomissements, anxiété, allongement du QT, hyponatrémie, et les crises ont été prolongées jusqu’à 8 heures.
La substance a été identifiée par la technique de chromatographie gazeuse avec spectrométrie de masse.
Le Dr Staack, médecin légiste à Munich, dans un commentaire de cet article, confirme qu’il s’agit bien de la première description clinique d’une intoxication aiguë à la 1-benzylpipérazine, confirmée par des analyses toxicologiques.
Il précise également qu’elle est vendue comme de l’ecstasy ou une amphétamine et qu’elle est fréquemment associée à d’autres drogues, augmentant ainsi ses effets toxiques.
Il ajoute dans son commentaire que d’avoir rendu illégale la vente de benzylpipérazine (aux Etats-Unis) a malheureusement eu pour conséquence le développement d’autres pipérazines non encore contrôlées !
L’usage de cette drogue ne semble pas encore s’être développé en France.