Dans cette article, les auteurs rappellent que les substances opiacées ont été testées, il y a plusieurs années, pour le traitement de syndromes dysphoriques, de la dépression et comme antipsychotique.
Malgré cela, l’utilisation de ces substances en psychatrie n’est pas soutenue par beaucoup de données cliniques. Les restrictions de cette utilisation sont plutôt le fait d’un a-priori que d’un rationnel scientifique. La buprénorphine, avec son profil pharmacologique unique, a démontré des propriétés antidépresseurs, antipsychotiques, et antidysphoriques sur des petits groupes de patients psychiatriques. Elle pourrait de plus être l’opiacé de choix pour des patients avec un niveau bas d’addiction associé à des troubles anxieux, thymiques ou de la personnalité. La meilleure posologie pour ce faire semble être celle qui assure à la fois l’antagonisme des récepteurs kappa et un haut niveau d’agonisme des récepteurs mu.
Cet article passe en revue différentes études réalisées soit sur des patients psychiatriques, soit sur des patients pharmaco-dépendants aux opiacés. Maremmani propose également une stratification des patients qui pourraient justifier une indication préférentielle du MSO.
Pour des patients avec un niveau d’addiction moyen à sévère (pour lesquels on peut s’attendre à une posologie élevée de méthadone) et des troubles mentaux de sévérité moyenne, le choix pourrait être un traitement avec la méthadone.
Pour des patients avec un niveau d’addiction faible à moyen (classiquement répondeur à une posologie faible de méthadone) et des troubles mentaux peu sévères, le traitement pourrait se porter vers la buprénorphine (premier traitement ou switch vers la buprénorphine si déjà traités par la méthadone)
Pour ceux avec un niveau d’addiction faible et des troubles mentaux sévères, le traitement de première ligne pourrait être la buprénorphine.