En préambule, quelques rappels formulés par les auteurs :
La méthadone a démontré son efficacité dans la réduction, chez les héroïnomanes, de la mortalité globale, des prises de risques vis-à-vis de la contamination par le VIH, des séroconversions par le VIH et des taux de ré-incarcération. Par ailleurs, la prévalence de l’hépatite C parmi les détenus est particulièrement élevée et son incidence annuelle parmi les détenus varie de 1,1 à 38 pour 100 détenus selon les études. Les quelques études ayant évalué l’impact de programmes de substitution sur les populations d’usagers de drogues incarcérés montrent :
- une meilleure rétention dans les programmes de soin après libération pour ceux traités par un médicament de substitution que pour ceux sevrés en détention,
- des taux de réincarcération plus faibles,
- et un impact plus important de traitements à posologie « élevée » (> 60 mg par jour de méthadone) sur le risque de réincarcération.
La première (phase 1) datant de 1997-1998, au cours de laquelle 382 détenus du centre pénitentiaire des Nouvelles Galles du Sud en Australie étaient randomisés en 2 bras ; un bras méthadone (n=191), l’autre sans traitement de substitution (n=191, auxquels le traitement par méthadone est proposé à l’issue de la période comparative de 5 mois). Ces patients sont ensuite interviewés à 5 mois sur leur usage de drogues, leurs pratiques d’injection et de partage de seringues, avec réalisation de sérologies HIV et hépatite C et test capillaire (recherche d’héroïne).
Les principales conclusions de la phase 1 de l’étude sont : Chez les sujets traités par méthadone, l’usage d’héroïne (auto-questionnaire et analyse capillaire) ainsi que les pratiques d’injection et de partage de seringues (auto-questionnaire) ont diminué significativement comparativement à ceux non traités (1).
La seconde (phase 2), consiste en une ré-évaluation à 4 ans de la même population initiale de 382 détenus, sur des critères de mortalité globale, de ré-incarcération ainsi que de séroconversion pour le virus de l’hépatite C et le VIH afin d’établir l’impact du traitement par la méthadone. C’est cette seconde évaluation qui fait l’objet d’une présentation détaillée dans la publication.