Le British Medical Journal a publié courant octobre 2012 une méta-analyse évaluant l’effet des Traitements de Substitution Opiacée (TSO) sur le risque de transmission du VIH au sein de la population d’usagers de drogues par voie injectable (UDIs).
En introduction, les auteurs rappellent que l’usage de drogue par voie intraveineuse est un facteur de risque majeur de contamination au VIH. Les principales causes étant le partage de matériel d’injection et les pratiques sexuelles à risques. Des facteurs environnementaux ont une influence importante également : les habitudes de consommation (seul, a plusieurs…), la disponibilité ou non d’outils de réduction des risques etc…
Cette méta-analyse a été réalisée à partir d’une revue d’études prospectives publiées et non publiées et issues de différentes bases de données médicales : Medline, Embrase, PsychInfo, Cochrane. Pour répondre aux critères de sélection, les études devaient présenter une méthodologie permettant d’évaluer directement l’impact des TSO sur l’incidence du VIH au sein des UDIs.
Résultats
12 études ont été sélectionnées, les résultats issus également de 3 études non publiées ont été obtenus. Il est intéressant de noter que la méta-analyse n’a porté que sur des patients bénéficiant d’une substitution par la méthadone, les études comprenant de la BHD n’ayant pas remplis les critères d’inclusion. Les données de 9 études ont pu être regroupées. L’incidence du VIH a été de 819 cas sur 23 608 patients par année de suivi. Les auteurs concluent que les TSO, et plus précisément la méthadone, ont été associés à une réduction du risque d’infection par le VIH de 54% au sein de la population d’UDIs.
En dehors d’un effet lié à la méthadone, ces résultats peuvent aussi être le reflet chez les usagers recevant un TSO d’une motivation plus importante quant à un changement de comportement à risque.
L’étude de Moss et al. a aussi permis de dégager une tendance : Chez les patients ayant une durée d’exposition plus longue à la méthadone (durée supérieure vs. durée inférieure à 12 mois), le risque de transmission de VIH semble moins important.