Introduction et objectifs
Une enquête de satisfaction a été réalisée auprès de patients recevant un traitement par méthadone ou buprénorphine haut dosage. Cette étude visait à évaluer les perceptions des patients à travers un certain nombre de critères comme l’environnement du centre de soins, les services proposés, les relations avec les équipes soignantes, les médicaments prescrits et les résultats des traitements.
Méthodologie
Les participants étaient au nombre de 432 et bénéficiaient d’un traitement de substitution dans neuf dispensaires publics de Nouvelles-Galles du Sud, en Australie.
Le questionnaire utilisé a été développé par les chercheurs de cette étude en collaboration avec les associations d’usagers de drogues. Les patients évaluaient sur une échelle de satisfaction les caractéristiques du traitement et du centre, et répondaient également à des questions ouvertes et fermées. La participation était volontaire et anonyme. Tous les patients de cette étude ont reçu 10 $ de rémunération pour leur participation.
Résultats
78% des participants étaient en traitement par méthadone versus 22 % sous buprénorphine. La satisfaction globale liée au traitement est élevée (une moyenne de 3,8 a été observée sur une échelle de 1 = très insatisfait à 5= très satisfait).
Les participants étaient principalement satisfaits des services proposés par le centre (respect des besoins des usagers, confidentialité, etc…).
Cependant, certaines faiblesses ont pu être mises en évidence comme la rigidité des programmes de traitement, impliquant la fréquentation des centres, le contrôle des prises et la délivrance obligatoire du traitement sur place. En effet, selon les participants, vivre une vie normale n’est pas compatible avec le fait de devoir se rendre au centre tous les jours ou tous les deux jours.
Des participants ont également rapporté une stigmatisation associée au traitement. Ainsi, certains patients du fait qu’ils soient sous méthadone se sentent perçus comme des criminels, des voleurs, de mauvais parents et comme des personnes indignes de confiance.
Alors que les relations avec les prescripteurs et les équipes soignantes ont été évaluées positivement, respectivement 16% et 21% des participants souhaiteraient voir leur prescripteur et leur responsable plus souvent.
Concernant l’aide apportée aux patients par les équipes soignantes dans la gestion de certains problèmes (usage de drogues, santé physique et mentale, soutien psycho-social) la note moyenne était de 5,2 (excellent = 10).
Discussion et conclusions
Si les participants ont déclaré être satisfaits par leur traitement, les résultats doivent être considérés selon le contexte, c’est-à-dire en fonction de ce que le patient peut s’attendre à recevoir d’un service.
Le concept « d’attente » et « d’expérience relative » est crucial pour mesurer la satisfaction des patients en pharmacothérapie.
Selon les auteurs, si les usagers ont de faibles attentes et qu’ils reçoivent des soins qui y répondent, ils sont alors susceptibles d’évaluer le service comme acceptable. De nombreuses études ont mis en évidence que les patients sous TSO se perçoivent souvent comme indigne d’obtenir des services de santé de qualité. Ceci peut s’expliquer par la stigmatisation de la consommation de drogues et des traitements de substitution aux opiacés.
Les auteurs soulignent également le fait que quelque soit le traitement, celui-ci améliore la qualité de vie des usagers, de ce fait il pourra toujours obtenir une certaine adhésion de la part des usagers de drogues.