Une baisse des dépenses rime avec une hausse des coûts de santé : L’exemple grec
Durant le congrès de l’IHRA, une session a été dédiée au financement de la politique de réduction des dommages. Actuellement, les subventions au niveau international ne permettent pas de couvrir de manière efficace les besoins.
Les sommes allouées se révèlent de plus en plus minces, notamment dans les pays à faible et moyen revenu et les personnes faisant usage de substances par voie injectables (PWID) sont celles qui ont le moins bénéficié des investissements considérables visant à répondre à la pandémie du VIH.
Dans son intervention, David Wilson, directeur du Global HIV/AIDS Program auprès de la banque mondiale, a rappelé les menaces accentuées par la crise économique.
La situation en Grèce est ainsi prise en exemple : le pays doit composer avec une politique d’austérité sans précédent, affectant de manière significative la politique de réduction des dommages. Les conséquences se révèlent dramatiques, l’incidence du VIH explosant depuis 2010 chez les PWID – voir graphique ci-dessous.

Toujours selon David Wilson, de nombreux gouvernements sont réticents à investir dans les mesures permettant la prévention du VIH et dans les programmes de réduction des dommages à destination des PWID.
Cependant, dans un contexte où la santé n’a pas de prix mais représente un coût, les mesures de réduction des dommages (Programmes d’échanges de seringues et traitements de substitution opiacée) permettent d’épargner des coûts importants pour la société (jusqu’à 34 000 $ par cas de VIH évité).
Chaque 1 $ investi dans la politique de réduction des dommages permet d’économiser jusqu’à 8 $ – données reprises sur la carte ci-dessous.

David Wilson rappelle en conclusion que c’est l’inaction – et non l’action – qui coûte. Selon lui, la politique de réduction des dommages est efficace, coût-efficace et les bénéfices sociétaux surpassent de loin le coût des traitements, quand bien même la situation économique actuelle inciterait à une réduction des dépenses sur ce plan.
Ce message à destination des autorités en charge des financements publics des pays du monde entier est clair.
Vouloir faire des économies sur les stratégies de Réduction des Risques est un très mauvais calcul pour les comptes publics des états !
Le coût des contaminations virales (VIH et VHC), notamment en lien avec le coût global très élevé des traitements de ces infections, est en effet sans comparaison avec le coût dérisoire des programmes d’échanges de seringues et de substitution opiacée. Ce qu’a souligné également Sir Richard BRANSON dans son intervention au cours de la conférence