L’usage de drogue par voie intraveineuse représente le principal mode de contamination pour le virus de l’hépatite C (VHC).
Cependant, pour une proportion non négligeable de patients, en particulier des usagers de drogues non injecteurs, aucun mode d’exposition au VHC n’est identifié.
Une recherche insuffisamment précise d’une exposition parentérale passée ou un mode de contamination non identifié sont alors souvent évoqués. L’objectif de cette étude est d’évaluer la prévalence et les facteurs associés à l’infection par le VHC parmi les UD non injecteurs.
Méthodes
182 usagers de drogues non-injecteurs, présents de 2003 à 2004 dans un service de soins pour toxicomanes, ont été inclus dans l’étude.
Résultats
Une sérologie positive pour le VHC a été détectée chez 23 participants non-injecteurs (12,6%).
Le partage du matériel d’inhalation pour le crack [odd ratio ajusté (AOR) 3,6 ; intervalle de confiance de 95% (CI) 1,3-9,8, p=0,01], la présence de tatouages (AOR 3,5 ; 95% CI 1.3-9.1, p=0,02) et l’âge ≥ 34 ans (AOR 3,9, 95% CI 1,3-11,6, p=0,01) sont indépendamment associés à une contamination par le VHC.
Conclusion
La prévalence de l’infection par le VHC est plus importante chez les usagers de drogues non-injecteurs que dans la population générale.
Les facteurs associés au VHC chez les usagers de drogues non-injecteurs sont : l’âge, être tatoué et le partage chez les utilisateurs de crack de leur matériel d’inhalation (pipe à crack…).
Commentaire de la rédaction
Cette étude apporte un éclairage intéressant sur les modes de contamination probables du virus de l’hépatite C. Si la contamination par partage du matériel d’inhalation intra-nasale de cocaïne a fait l’objet d’études aux résultats controversés, peu d’études ont exploré une possible contamination par inhalation orale.
Ici, le partage du matériel de sniff de cocaïne et le partage du matériel d’inhalation d’héroïne (héroïne fumée) ne sont pas associés à un risque significatif d’hépatite C. Il en est de même pour les relations sexuelles avec des prostitué(e)s ou l’usage de crack.
Par contre, le partage du matériel d’inhalation du crack (pipe à crack), et le fait d’être tatoué multiplie par 3 à 4 le risque d’avoir l’hépatite C.
Le message de prévention diffusé aux usagers de crack et cocaïne nécessiterait d’être adapté dans ce sens.