Fin décembre, lors de la signature du budget 2008, le Président américain George Bush a levé l’interdiction de financement des programmes d’échange de seringues par le District de Columbia.
En effet, depuis neuf ans, Washington était la seule ville américaine concernée par une loi fédérale interdisant l’utilisation des fonds publics locaux pour de tels programmes.
Les détracteurs de ces derniers les accusaient, en effet, d’être inefficaces et de favoriser le développement de la toxicomanie.
Mais un récent rapport des autorités sanitaires de la ville a révélé que l’injection de drogues au moyen de seringues souillées était la deuxième cause de transmission du virus du sida à Washington (environ 20% des contaminations).
Or, en l’absence de financement municipal, les seuls programmes fournissant aux usagers de drogue des seringues stériles fonctionnaient avec des fonds privés, leur action étant donc nécessairement limitée.
Afin de lutter contre la propagation du VIH, et suite à la levée de l’interdiction, les autorités locales ont récemment décidé d’allouer un million de dollars à ce type de programmes pour l’année 2008.
On estime le taux de personnes atteintes par le virus de sida à 128 sur 100 000 à Washington, contre 14 sur 100 000 pour l’ensemble du pays.
Dans son éditorial du 28 décembre 2007, le Times souligne qu’aux contaminations directes par l’intermédiaire de seringues souillées, il faut ajouter celles des conjoints, des partenaires occasionnels et des enfants à naître.
Il ajoute que « les organisations de santé utilisant l’argent provenant des impôts devraient être encouragées plutôt que bloquées dans le développement de ces programmes », concluant que l’enjeu est de sauver « plusieurs milliers de vies chaque année ».
Enfin, les partisans de ces programmes précisent qu’ils permettent également de prévenir d’autres types d’infections, comme les hépatites.