Une étude intéressante vient d’être publiée dans le New England Journal of Medicine. Les auteurs ont souhaité évaluer l’impact que pourrait avoir une incitation financière sur l’arrêt du tabac.
878 patients ont été randomisés en deux groupes.
Dans le premier, les individus recevaient une information sur les programmes d’arrêt du tabac et dans le second, la même information était donnée et accompagnée d’incitations financières.
La première était une somme de 100$ pour être allé au bout d’un traitement de sevrage tabagique, la seconde était de 250$ récompensant l’abstinence à 6 mois (confirmée par un test biologique – cotininémie) et la troisième, 400$ pour une abstinence, confirmée par le même test, 6 mois plus tard.
9 ou 12 mois après le début de l’étude, les taux d’abstinence sont trois fois plus élevés dans le groupe d’individus stimulés financièrement (14,7% vs. 5,0%, p<0.001) que dans le groupe ayant reçu seulement l’information sur les programmes d’arrêt du tabac.
Dans le groupe recevant une incitation financière, les taux d’individus accédant à un traitement du tabagisme (15,4% vs. 5,4%, p<0.001) et allant jusqu’à son terme (10,8 % vs. 2,5%, p<0.001) étaient également significativement plus élevés.
Dans le domaine des addictions, la pratique d’incitation financière ou sous la forme de ‘voucher’ existe déjà outre-atlantique.
Elle a largement été évaluée, notamment pour des patients consommateurs de cocaïne suivi médicalement pour un traitement de substitution opiacée. C’est le contingency management (CM) parfois couplé avec des thérapies cognitivocomportementales (TCC ou CBT – Cognitive Behavioral Therapy).
Si les résultats sont indiscutables, il est à parier que de telles pratiques, malgré leur rapport coût-efficacité, soient très discutées, sinon d’emblée rejetées, de ce côté-ci de l’Atlantique.