De nombreux travaux montrent que l’allaitement maternel favorise un attachement sécure entre l’enfant et sa mère et peut diminuer le risque de troubles du développement comportemental chez l’enfant : anxiété, hyperactivité/troubles de l’attention, dépendance à l’alcool. Le système opioïde est par ailleurs impliqué dans le processus d’attachement.
L’objectif de ce travail est de rechercher un lien entre l’absence d’allaitement maternel et le développement à l’âge adulte d’une dépendance à l’héroïne. Les auteurs (psychiatres et addictologues turcs) ont comparé deux populations :
- Un groupe de 88 jeunes adultes héroïnomanes (27 femmes et 61 hommes) ;
- Et un groupe témoin de 57 jeunes adultes sans aucune addiction (22 femmes et 35 hommes), appariés pour l’âge, le sexe et le niveau socio-éducatif.
Leurs mères ont été interviewées sur le fait qu’elles avaient ou pas allaité leur enfant et, si oui, pendant quelle durée.
Deux différences significatives ressortent dans la comparaison entre ces deux groupes :

L’allaitement maternel semble donc diminuer significativement le risque que l’enfant développe une dépendance à l’héroïne. Un faible niveau d’éducation maternel aurait l’effet inverse. Il aurait été intéressant de croiser les deux critères en précisant quelle est la proportion de femmes de bas niveau d’éducation parmi celles qui ont ou n’ont pas allaité, dans les deux groupes.
Donc, un argument de plus pour prôner l’allaitement maternel chez toutes les femmes, mais aussi chez celles qui ont consommé des substances psychoactives pendant la grossesse (qui n’est pas le sujet de cet article) en sachant que les vraies contrindications sont très rares et que l’effet bénéfique sur la diminution de la sévérité d’un éventuel syndrome de sevrage néonatal est bien démontré.