Les auteurs de cette étude rappellent en préambule qu’une altération des fonctions cognitives chez des patients recevant un traitement par la méthadone a fait l’objet d’études controversées dans le passé.
Ils ont donc voulu évaluer les fonctions cognitives de patients traités par la méthadone et la buprénorphine, en comparaison avec un groupe contrôle composé de sujets sains. Les patients ont été randomisés pour déterminer le MSO qu’ils allaient recevoir.
Les fonctions cognitives ont été évaluées une première fois au bout de 14 jours de traitement (temps nécessaire à la stabilisation de la posologie), puis après 8 à 10 semaines.
Au total, 22 patients sous buprénorphine, 24 sous méthadone et 24 sujets sains ont fait l’objet des deux évaluations.
Une batterie de tests neuropsychologiques a été réalisée ainsi qu’une évaluation du stress.
Les deux groupes de patients sous traitement (méthadone et buprénorphine) ont montré des améliorations significatives de la concentration et des fonctions exécutives au bout de 8 à 10 semaines de traitement.
Le groupe contrôle a eu des meilleurs résultats sur la plupart des domaines cognitifs, montrant l’existence d’altérations cognitives chez ce type de patients, avant le traitement. Le stress perçu par les sujets n’a pas d’influence sur leurs fonctions cognitives.
Les auteurs considèrent que l’amélioration de certaines fonctions cognitives, notamment l’attention, contribue à faciliter les conditions de réinsertion de ces patients.