Les auteurs de cette étude de recherche fondamentale réalisée chez l’animal proposent l’utilisation de la méthadone à faible dose en association avec la morphine pour le traitement des douleurs chroniques.
Les résultats de leurs recherches suggèrent que ce cocktail aurait comme conséquence une potentialisation de l’effet analgésique de la morphine et surtout réduirait le potentiel de dépendance et de tolérance de la morphine. Cette action intéressante serait la conséquence du potentiel de la méthadone à faciliter l’endocystose, en relation avec une propriété qui a déjà fait l’objet de nombreux articles : le blocage des récepteurs NMDA. Ce blocage est plus précisément le fait de la dméthadone, réputée inactive (!). D’autres opiacés sont des antagonistes des récepteurs NMDA (dextropropoxyphène, kétobemidone) ainsi que d’autres substances (kétamine, dextrométorphane, mémantine, amantadine).
Il paraît intéressant de confronter cette donnée avec la clinique des TSO. En effet, la méthadone est utilisée depuis près de 40 ans. Aucune publication ne fait part d’un effet de tolérance observée avec la méthadone.
D’une façon générale, les patients traités au long cours ne voient pas leur posologie augmentée pour maintenir l’effet de substitution opiacée. C’est plutôt l’inverse qui se produit. L’expérience d’autres opiacés utilisés comme TSO a fait apparaître des effets de tolérance, avec des doses croissantes nécessaires pour ‘assurer’ une substitution efficace. C’est parfois le cas avec la morphine, et cela l’a été très souvent avec le Palfium®, qui a conduit ceux qui l’avaient essayé à renoncer à cette substitution opiacée hasardeuse.
La littérature sur le blocage des récepteurs NMDA souligne également que celui-ci est le fait de la d-méthadone. L’utilisation en pratique clinique de la forme racémique de la méthadone (d-méthadone + l-méthadone) s’avère un choix pertinent, même s’il est le fait du hasard. Certaines études ont en effet suggéré qu’il serait préférable d’utiliser la l-méthadone seule, car elle est la part active pour ce qui est de l’effet agoniste opiacé. Au final, la d-méthadone ne semble pas si inactive, si l’on tient compte de cette propriété.