Dans un rapport récent publié au Etats-Unis par le Centers for Disease Control and Prevention (CDC), le nombre de décès par overdoses a atteint des proportions épidémiques pour être désormais supérieur au nombre de décès liés à l’héroïne et à la cocaïne réunies.
Selon l’auteur, 1 adulte sur 20 aux Etats-Unis a des antécédents d’usage inapproprié de stupéfiant.
Il y aurait en 2010 suffisamment d’antalgiques prescrits pour traiter chaque adulte américain durant un mois entier. Bien que la plupart des traitements aient été obtenus par l’intermédiaire d’une prescription, une grande proportion aurait été détournée et aurait abouti en un mésusage.
La problématique du mésusage de la prescription d’opiacés a attiré particulièrement l’attention en avril 2011 lorsque l’administration de lutte contre la drogue (Drug Enforcement Administration) a annoncé un plan d’action visant à endiguer l’épidémie observée à l’échelle nationale.
Ce plan fédéral, parmi diverses initiatives, appelle les firmes pharmaceutiques à la mise en place de différentes mesures d’information à l’attention des prescripteurs et inclut l’instauration par chaque état d’un système de contrôle des prescriptions. Il soutient également le renforcement de la réglementation afin de limiter le trafic et le nomadisme médical.
Pour mieux comprendre l’ampleur du phénomène, le CDC a analysé les données relatives aux overdoses fatales dues à des médicaments opiacés, à leur usage en dehors du cadre médical, à leurs ventes et à l’admission des patients en traitement.
Les auteurs ont constaté qu’en 2008, sur les 20 044 décès par overdoses consécutifs à une prescription médicale, les opiacés étaient impliqués pour 14 800 des cas (73,8%) – soit une proportion trois fois supérieure à celle observée en 1999.
Au niveau national, le taux de décès était de 11,9 / 100 000 habitants et variait d’un facteur 5 entre états : un pic de 27 / 100 000 a été retrouvé au Nouveau-Mexique comparativement à un minimum de 5,5 / 100 000 dans le Nebraska.
Sans réelle surprise, l’étude a montré que les états avec les plus faibles taux de mortalité étaient ceux ayant les plus faibles taux de mésusage et les plus faibles niveaux de ventes d’antalgiques opiacés.
L’usage non médical d’antalgiques sur prescription médicale a entraîné pour le système de santé un surcoût évalué à 70 milliards de $ par an, rapporte la dépêche.