L’agence Reuters Health de New-York a informé en septembre dernier des résultats d’une étude récente faisant étant de résultats encourageants de cette molécule pour bloquer le craving et les effets de la méthamphétamine et de la cocaïne. Il s’agit d’une étude ouverte sur 9 semaines.
Les participants, tous abuseurs d’une des deux substances ou des deux à la fois, ont reçu une dose croissante de vigabatrine pendant 6 semaines, avant d’entamer une baisse progressive de la posologie pendant les 3 semaines restantes.
Au total, 18 sujets ont terminé l’étude, dont 16 étaient négatifs pour l’usage de cocaïne et de méthamphétamine.
Les patients ont tous bénéficié d’un suivi ophtalmologique. Aucun n’a présenté d’altération de la vision.
Cette précision est importante, car cette molécule a fait l’objet d’une remise en question de sa place dans le traitement de l’épilepsie, suite à une étude publiée dans le Lancet (Safety and efficacy of vigabatrin and carbamazepine. CPMP. The Committee for Proprietary Medicinal Products. Lancet. 1999 Oct 16;354(9187):1387-8).
Celle-ci a conclu a une efficacité moindre que la carbamazépine, et par ailleurs, la pharmacovigilance a alerté sur le risque d’anomalies du champ visuel.
Le communiqué de l’agence Reuters, citant le Dr Fechtner, un des investigateurs, rappelle que cette étude présent des résultats préliminaires intéressants, et qu’ils doivent être confirmés par des études plus importantes.
(Ndlr : la vigabatrine est commercialisée en France sous la marque SABRIL®. En raison de ses effets secondaires, elle n’est pas un traitement de première intention dans l’épilepsie, et sa prescription est réservée aux spécialistes de l’épilepsie, neurologues, neuropsychiatres et pédiatres).
Référence de l’étude : Fechtner RD. And al..Short-term treatment of cocaine and/or methamphetamine abuse with vigabatrin: ocular safety pilot results. Arch Ophthalmol. 2006 Sep;124(9):1257-62.