Sidaction a organisé le jeudi 25 juin 2009 une journée d’information et de sensibilisation sur l’échange de seringues en milieu carcéral.
Cette journée a permis une réflexion sur une pratique largement évaluée, notamment en Suisse. Le médecin-chef de la prison de Champ-Dollon à Genève, le Dr Hans WOLFF et le directeur de cette même prison, Mr Constantion FRANZISKAKIS, ont confirmé la parfaite faisabilité du programme d’échange de seringues mis en place dans leur établissement ainsi que son acceptation par les personnels médicaux et pénitentiaires (cette expérience est décrite avec précision dans ce numéro du Flyer).
De son côté, un collectif d’associations (Asud, Anitea, ActUp Paris, Sos Hépatites Paris, Safe…) a installé à plusieurs reprises ces dernières semaines une SCMR (Salle de Consommation à Moindre Risque).
L’objectif, semble-t-il, est de militer pour un maintien voire une expansion de la politique dite de RDR (Réductions des Risques).
En écho, l’OFDT vient de rendre disponible une synthèse de la littérature internationale sur le sujet. Celle –ci est accessible sur le site de l’OFDT : www.ofdt.fr.
Dans les deux cas, SCMR et PES en prison, on espère que des décisions pragmatiques et non idéologiques seront prises afin de lutter efficacement contre les séroconversions à l’hépatite C.
Si l’argument de la santé des usagers drogues et celui de la santé publique (épidémie non contenue) ne devaient pas suffire (!), peut-être que l’argument économique pourrait intervenir. Le coût du traitement de l’hépatite C est considérable.
D’ores et déjà la majorité des traitements de l’hépatite C concerne des usagers de drogue ainsi que les transplantations hépatiques.
Pour exemple, si on utilise le coût moyen, les 217 transplantations du foie effectuées à cause de l’hépatite C au Canada en 1998 ont coûté l’équivalent de 16 millions d’euros à la société.
Sur les décennies à venir, c’est probablement plusieurs centaines de millions d’euros que l’on pourrait économiser en France, en mettant en œuvre une politique agressive en matière de réductions des risques.
Le coût dérisoire des mesures à mettre en œuvre pour réaliser une telle économie permettra peut-être de surmonter les réticences idéologiques ou politiques.